A propos du Socialisme Bantou-Pygmée.

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L’idée de proposer ce manifeste, d’élaborer cette réflexion m’est venue parce que, je me suis interrogé sur l’état de la nation gabonaise. En réalité, au cours de ces 15 dernières années j’ai observé que le Gabon est un Etat au sens basique du terme c’est-à-dire un territoire avec des frontières, une population, une puissance publique ayant le monopole de la contrainte organisée. Cependant, il est loin d’être une nation achevée .

Au plan institutionnel, le système politique a été un échec cuisant. Le semi-présidentialisme inspiré de la France de de Gaulle ne nous a rien apporté de positif. De 1993 à 2023 aucune élection présidentielle au Gabon n’a été sincère et transparente. Pire, au fil du temps, le Président s’est transformé en monarque républicain qui, a instauré une personnalisation du pouvoir.

Au Gabon, le Président est un presque Dieu.

Cette hyper présidentialisation a été renforcée à partir de 2009, période à laquelle les ministères ont été vidés de leur substance, leurs prérogatives transférées aux agences telle que l’Agence Nationale des Grands Travaux au sein de la Présidence de la République.

Quant au parlement, il a été relégué au simple rang de chambre d’enregistrement. Nous avons vu s’installer de fait une verticale du pouvoir . En effet, toute volonté du Chef de l’Etat s’impose aux élus du peuple et au peuple, ce dernier pourtant souverain. Que dire de la chosification du député dont l’immunité peut être levée au gré des caprices du Prince, du monarque ?

D’ailleurs, ces réalités ne sont pas spécifiques au Gabon puisqu’entre 1960 et 1989 sur 102 élections présidentielles organisées en Afrique, le Président sortant les a remportées avec des scores extraordinaires de près de 92%.

Pour montrer l’échec évident du semi-présidentialisme, il faut comprendre que ce système est à l’origine de 106 coups d’Etat réussis en Afrique.

D’où, ce questionnement : pourquoi continuer avec une forme de gouvernement qui ne fonctionne pas et qui n’est pas adaptée à notre réalité ? Le moment n’est-il pas arrivé de changer de paradigme, de direction ?

N’est-il pas venu le temps d’une révolution institutionnelle, une rupture totale ?

Comme vous pouvez l’imaginer, je me suis également penché sur l’état de notre système ou tissu économique.

Notre pays est gangrené par la corruption. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : environs 500 milliards de nos francs qui se volatilisent chaque année à cause de la corruption. Ce n’est pas tout, malgré la présence de ressources immenses à savoir le manganèse, le fer, le pétrole, le bois entre autres, la grande majorité des gabonais vit dans la misère.

A Moanda par exemple, l’exploitation du manganèse se poursuit pourtant, la ville ne dispose même pas d’une université. Les routes et les écoles sont dans des conditions indignes et le chômage est toujours en hausse.

Il y a plus grave, c’est l’impact environnemental de l’exploitation du manganèse et ses conséquences sur la santé du peuple gabonais. Un exemple : 68% des eaux utilisées pour faire de la pâte de manioc à Moanda sont infestées par les résidus de manganèse.La population consomme donc un manioc potentiellement dangereux. Pendant ce temps, Eramet réalise des bénéficies records et n’accorde pas la juste considération au pauvre peuple qui se meurt à petit feu.

Que dire du futur sort des gabonais de l’Ogooué-Ivindo avec l’escroquerie du siècle, le contrat d’exploitation du fer de Belinga qui n’offre que 10% de parts à l’Etat gabonais ? Ce n’est pas tout. Les poissons du Gabon sont à 40%…

Extrait du livre ”Le Gabon que nous voulons. En avant vers le Socialisme Bantou-Pygmée.”

Disponibile ici: https://www.amazon.fr/Gabon-voulons-avant-Socialisme-Bantou-Pygm%C3%A9e-ebook/dp/B0CW1FVJ1M

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