Perenco ou la surexploitation et la déshumanisation coloniale au Gabon?

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Fuite d’un réservoir contenant 500 000 m3 de pétrole, des pollutions répétées, des taches d’huile dans la mer, et récemment, une tentative d’enterrement à la va-vite comme des chiens pour des gabonais morts sur le site pétrolier de Tchatamba. Voilà le bilan de la compagnie franco-britannique Perenco au Gabon.

Le Gabon, endeuillé par la mort de plusieurs de ses citoyens sur un site pétrolier de la société Perenco, a été choqué par la violence des images. Une rare cruauté qui démontre l’ampleur de ce drame national.

Véritable tragédie car ce que certains semblent vouloir qualifier d’accident de travail, n’en est pas un. A en croire de nombreux témoignages, les travailleurs gabonais n’étaient pas sécurisés sur le site de Perenco. On évoque l’absence d’un Obturateur de Puits (BOP). En effet, le BOP est un équipement de sécurité crucial utilisé dans les opérations de forage pétrolier et gazier. Le BOP est conçu pour sceller hermétiquement le puits en cas d’urgence, notamment pour prévenir les éruptions incontrôlées de pétrole ou de gaz.

Certains vont plus loin en disant que certaines installations de Perenco en sont complètement dépourvues.

De même que, des voix ne cessent de s’élever pour dénoncer la négligence légendaire de cette société pétrolière.

A cela s’ajoute l’indignité à laquelle sont soumis les travailleurs ; lesquels ont des salaires très bas. Plus grave, certains d’entre eux, recevraient comme prime de risques, le modique montant de 3000 franc CFA soit 5 euros.

Sur un tout autre plan, la société Perenco est aussi pointée du doigt. Elle polluerait un vaste espace où vivent des populations dans la zone d’Etimboue dans l’Ogooué Maritime.

Conséquences, une pénibilité quotidienne pour des populations qui peinent à se nourrir. Des eaux polluées, des poissons qui meurent.  

Cela dit, on ne peut réprimander la société Perenco sans questionner l’attitude et la responsabilité des autorités gabonaises. Comment des pouvoirs publics censés protéger le peuple, peuvent-ils le livrer à son triste sort, manifestant même parfois de façon tacite une solidarité envers des sociétés telle que Perenco qui détruit l’environnement?

Que dire du mutisme observé dernièrement ? Aucune indignation sur le service public ; entendez par là, la télévision nationale. A l’exception d’un communiqué sur facebook de la part du Président de la transition, aucun communiqué, aucune autre déclaration émanant services de communication du gouvernement.

Quel avenir pour les générations futures ?

Disons-le clairement, le risque le plus plausible c’est une destruction totale de l’environnement, la faune et la flore. Si rien n’est fait, il n’est pas exclu qu’à l’avenir les populations qui vivent à proximité de cette zone, soient contraintes de s’installer ailleurs afin de ne pas compromettre leur santé.

Aussi, il sied de faire un rapprochement entre le traitement infligé aux travailleurs gabonais, la négligence de Perenco et les conditions de travail des peuples autochtones gabonais aux 19ème et 20ème siècle. En réalité, contrairement à ce que certains peuvent penser, le système de production coloniale a toujours eu cette inclinaison au Gabon. C’est-à-dire, surexploiter les travailleurs, leur donner des salaires très en dessous de leur effort de travail et polluer l’environnement.

D’où l’urgence pour les autorités de prendre des mesures très fortes car, lorsque l’on détruit l’environnement, c’est un crime contre la nation.

Des responsabilités doivent être établies et les familles des disparus prises en charge.

Ce système de production et surexploitation coloniales doit prendre fin.

Ces personnes décédées méritent des obsèques dignes, un deuil national et non ces images de tentative d’enterrement à la va-vite. Ce n’est pas ça notre humanité.

Il est clair que Perenco ne pourrait se permettre tous ces excès et négligence en France.

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