Gabon Nation

La nationalité Gabonaise en question.

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Le débat sur l’attribution de la nationalité au Gabon a toujours été tabou. On en fait une question presque marginale. Pourtant, depuis 2009 et même plusieurs années auparavant, les Gabonais ont souvent vu émerger certains individus n’ayant parfois pas grand-chose à voir avec notre pays, mais lesquels individus n’ont pas eu de difficultés à brandir un passeport gabonais.

Malheureusement, plusieurs parmi eux ont pu occuper des fonctions stratégiques, infiltrer nos secteurs névralgiques et promouvoir des politiques au détriment des Gabonais d’origine.

Plus grave, d’autres parmi eux, après avoir acquis la nationalité gabonaise de manière illégale, ont favorisé l’arrivée au Gabon et la naturalisation frauduleuse de plusieurs de leurs amis ou proches. Cela bien sûr avec la complicité de certains de nos compatriotes au sein de nos administrations.

Ce marchandage de la nationalité gabonaise s’est même étendu au-delà de nos frontières, au sein de nos représentations diplomatiques. Menaçant ainsi notre Sécurité Nationale et notre Vivre Ensemble.

Eu égard à ce qui précède, vous comprenez à quel point nous avons été et nous sommes encore en danger.

C’est d’ailleurs pour cette raison que beaucoup comme moi préconisent la mise sur pied d’une commission d’enquête sur l’acquisition de la nationalité gabonaise depuis au moins les 20 dernières années afin de démêler le vrai du faux.

Ce qu’il faut surtout comprendre ici, c’est qu’un peuple à l’effectif démographique dérisoire comme le peuple gabonais (moins de 3 millions d’habitants), sur un territoire 8 fois plus grand que la Belgique et doté d’énormes ressources, poumon environnemental de l’humanité dans une sous-région en proie aux conflits et aux menaces terroristes, ne peut se permettre de brader sa nationalité ou de la donner à quiconque.

Bien au contraire, la nationalité est un bien précieux, un sésame mais surtout un véritable rempart, une muraille qui se doit d’incarner en partie notre idéal de Nation Gabonaise.

C’est pourquoi, c’est un pilier du Socialisme Gabonais ; notre socialisme Bantu-Pygmée.

Je ne vous apprends rien, la constitution libanaise en son article 65 alinéa 5, modifié par la loi constitutionnelle du 21 septembre 1990, considère fondamentale la question de la nationalité au même titre que l’Etat d’urgence et la guerre.

Que dire du Nigéria, là où la naturalisation ne peut avoir lieu qu’après 15 ans de résidence sur le territoire nigérian, si le demandeur maîtrise parfaitement les coutumes locales, la langue ; qu’il démontre sa volonté de continuer à vivre dans le pays tout en étant disposé à renoncer à sa nationalité d’origine ?

Voyez-vous, il est normal qu’un peuple décide des conditions d’attribution de sa nationalité sans devoir se justifier ou avoir peur d’être pointé du doigt.

C’est entre autres pourquoi je souhaiterais qu’un Titre (Chapitre) au sein de notre future constitution soit dédié à la question de l’attribution de la nationalité gabonaise.

Cela m’amène en définitive à m’interroger logiquement : doit-on garder en l’état actuel le code de la nationalité Gabonaise ?

Ma réponse est d’emblée : Non !

Pourquoi ? Parce qu’il est perméable, pas représentatif de la volonté des Gabonais sur la question, obsolète et encourage les acquisitions de la nationalité par opportunisme.

Une illustration toute simple avec l’article 14 alinéa premier de notre code de la nationalité qui fait qu’une personne née au Gabon de parents étrangers peut acquérir la nationalité si elle le souhaite, 12 mois avant sa majorité à condition qu’au moment de la demande elle soit résidente au Gabon depuis au moins 5 ans.

Vous comprenez qu’on peut donc naître au Gabon et passer son enfance et une partie de son adolescence à l’étranger et revenir 5 ans avant sa maturité juste pour acquérir sa nationalité et ensuite repartir vivre hors du Gabon.

À cela s’ajoutent d’autres incongruités qui doivent être corrigées.

Je suggère par exemple que nous commencions par faire la lumière sur la notion de Gabonais d’origine et Gabonais d’adoption.

Je propose que l’on écrive dans notre constitution ce qui suit :

‘’Est Gabonais d’origine, toute personne née d’un parent appartenant aux groupes Bantou et/ou Pygmée dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Gabon à l’indépendance le 17 août 1960.

Cette approche est non seulement cohérente puisqu’elle restaure la vérité et est en conformité avec l’historicité. Elle correspond à ce qu’est la Nation Gabonaise. Une terre où les civilisations Bantou et Pygmée vivent ensemble où les ethnies se marient sans contraintes ou conditionnalités religieuses.

De même que je crois qu’il est judicieux pour nous de reconnaître comme Gabonais d’adoption l’étranger ou l’étrangère qui épouse le citoyen gabonais ou la citoyenne Gabonaise à condition qu’il ou elle fasse une demande d’obtention de la nationalité et ce, après 15 ans de vie commune vérifiée.

Ceci afin de protéger la cellule familiale, d’éviter les mariages gris, les divorces et de soutenir notre programme de natalité afin d’avoir des enfants qui grandissent dans un environnement équilibré et harmonieux et soient la relève de notre Idéal National.

Je ne souhaite pas être long mais je suis convaincu qu’après avoir présenté les faits de cette manière, vous comprendrez mieux mon point de vue.

J’espère aussi que nous aurons l’occasion d’en parler de vive voix afin que je puisse aller encore en profondeur si vous le souhaitez.

En attendant, je tiens à ce que vous sachiez que cette réflexion et ces propositions sont le fruit de l’Amour Patriotique que je vous porte et l’attachement total que j’ai pour notre héritage commun, notre Patrie, notre Nation, le Gabon.

Whylton Le Blond Ngouedi Marocko, Docteur en Droit Public Comparé (Université de Rome I La Sapienza).

Citoyen et Patriote Gabonais.

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