Coup d'Etat au Niger.

Coup d’État au Niger : quelles leçons ?

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Le Sahel est à nouveau le théâtre d’un des épisodes les plus récurrents des 10 dernières années : le coup d’Etat. Après le Mali, le Burkina-Faso et de vaines tentatives en Guinée-Bissau, le Niger vient de connaitre le même dénouement. En effet, dans la nuit du 26 au 27 juillet 2023, un groupe de militaires, le Conseil National pour la Sauvegarde de la patrie a renversé le Président Mohamed Bazoum. Quelles leçons faut-il en tirer?

Qui est Mohamed Bazoum ?

Le nouvel ex homme fort de Niamey appartient à la tribu arabe des Oulad Souleymane originaire de Libye. Il a longtemps été un pilier du régime sous la Présidence de Mahamadou Issoufou. D’abord ministre des affaires étrangères de 2011 à 2015. Il est par la suite ministre de l’intérieur de la sécurité publique et de la décentralisation dans les gouvernements successifs Brigi Rafini.

Il est très proche de l’ancien président Issoufou dont le fils Sani issoufou Mahamoudou fut son Directeur de campagne lors de la présidentielle du 21 février 2021.  Mieux, Bazoum est un allié fidèle et un homme de confiance des français, bien apprécié au sein de l’Union Européenne.

Les raisons d’une chute.

La junte militaire réunie au sein du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) évoque une dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale comme motif du renversement du Président Bazoum.  En effet, le Niger tout comme le Mali et le Burkina -Faso est en proie au terrorisme.

D’autres sources parlent d’une crise de confiance entre le chef de la garde présidentiel Abdouramane Tchiani et le Président Mohamed Bazoum, ce dernier s’apprêtant à le démettre de ses fonctions.

Il convient de préciser que Abdouramane Tchiani peut se vanter d’une certaine longévité au sein de l’armée nigérienne puisqu’il était déjà à la tête de la garde républicaine sous la présidence de Mohamadou Issoufou.

Seul bémol, il est difficile d’affirmer avec certitude que se sont là les seules raisons du putsch.

Un coup d’Etat qui divise.

La CEDEAO par la voix de son Président Bola Tinubu a condamné le coup d’Etat au Niger et exigé un retour à l’ordre constitutionnel. La France quant à elle, condamne toute tentative de prise de pouvoir par la force.

Tandis que, pour Anthony Blinken et les USA, l’aide américaine au Niger dépendra du maintien de la démocratie.

La Maison Blanche a d’ailleurs rappelé que le Niger est un partenaire crucial pour les Etats-Unis.

https://www.lequotidien.re/actualites/politique/tentative-de-coup-detat-au-niger-le-president-bazoum-retenu-2/

Quid de la lutte contre le terrorisme ?

Au regard des appels lancés par la communauté internationale, on pourrait s’attendre à une pression internationale après le Coup d’Etat au Niger pour le maintien de la stratégie euro-occidentale de sécurité.

Le Pays bénéficie de l’aide de l’Union Européenne et des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme. Le Niger demeure à ce jour l’un des derniers pays alliés de l’Europe et des Etats-Unis dans la région du sahel. Le seul qui semblait jusqu’ici à l’abri d’un coup d’Etat.

Quelles leçons après le coup d’Etat?

Le Niger n’en est malheureusement pas à son premier coup d’État. Le pays a connu au moins quatre coups de force depuis son indépendance. Une situation qui inquiète quant à l’avenir de la stabilité dans la région. En effet, les militaires semblent régner en maîtres, et il n’est pas exclu que des chamboulements géopolitiques se produisent à l’avenir. Cette situation est d’autant plus plausible étant donné que le Burkina Faso et le Mali ont opéré un rapprochement avec la Russie après l’arrivée au pouvoir des militaires.

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