Gabon : limogeage du vice-président : un viol de la constitution ?

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Le 21 mai dernier, les gabonais découvraient avec étonnement à travers la presse le limogeage du Vice-Président de la République Pierre-Claver Maganga Moussavou, suite au scandale de la disparition de 353 conteneurs d’un bois précieux : le Kevazingo.  

Le 22 mai, lors d’une conférence de presse tenue à son domicile, le vice-président disait avoir été humilié car le Président de la République Ali Bongo ne l’avait pas informé au préalable de la cessation de ses fonctions.

Dès lors, une question se pose : la constitution a-t-elle été violée ?

En effet la loi fondamentale du Gabon prévoit bien en son article 14a que le Président de la République est assisté d’un vice-président  et que le Président met fin aux fonctions du vice-président de la République après consultation des présidents des deux chambres (Assemblée Nationale/ Sénat).

Seulement, depuis la révision constitutionnelle de janvier 2018, l’article ‘’14a’’ a été modifié ou plutôt simplifié. L’article ‘’ 14 a nouveau’’ stipule désormais  que :  ‘’le Président de la République est assisté d’un vice-président de la République. Le Vice-Président est nommé par le Président de la République qui met fin à ses fonctions’’.

Mis à part la confusion institutionnelle et constitutionnelle qui règne désormais au Gabon, si l’on s’en tient au nouvel article ‘’14a’’, on comprend bien que la constitution n’a pas été violée et le  limogeage du vice-président de la République est donc conforme aux textes.

Par ailleurs, on peut tout de même se poser la question de savoir si la simplification de cet article n’avait pas comme sous-jacent ce type de scenario. Il va sans dire que,  soit le Président  entendait dévalorisé d’avantage la fonction de vice-président, soit il entendait simplement se débarrasser d’une gymnastique protocolaire.

Quoi qu’il en soit, il faut observer que la version définitive de la constitution de 2018, adoptée par le législateur, demeure introuvable. Il est impossible de dire avec exactitude aujourd’hui, laquelle des constitutions est en vigueur au Gabon. Incroyable !

En fait, posons les bonnes questions : l’article ‘’14a’’ nouveau, est-il en vigueur oui ou non ? Qui détient la version finale de la constitution actuellement en vigueur ?

Liliane Koumba.

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