La prison centrale de Libreville ou le camp équatorial de concentration? 1ère partie.

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Construite pour 300 détenus au départ, la prison centrale de Libreville accueille aujourd’hui plus de 3000 prisonniers.

Selon le récit de ceux-là qui y ont séjourné, les conditions de survie dans cet univers carcéral sont inhumaines.  les détenus font leurs besoins dans des sachets, ils urinent dans des bouteilles d’eau minérale. Les détenus dorment au sol, sans matelas, sans nattes. Il existe des quartiers de la prison comme celui appelé ‘’la Chine populaire’’ où lorsqu’il pleut, les détenus se mouillent puisqu’il n’y a pas de toiture, en plus de cela, ils dorment souvent à tour de rôle à cause de l’espace réduit.  Il y’a plus de 700 personnes dans un quartier où il n’y a que deux douches donc  deux toilettes.

Des prisonniers clandestins.

Plusieurs détenus comme le jeune Odjah Nere y sont enfermés sans que leurs parents ne soient informés ; déportés dans des cagibis, ils sont souvent battus et torturés. C’est le cas de Bertrand Zibi Abegue, ancien député à l’Assemblée Nationale du Gabon, qui aurait été battu avec une machette. Pour  certains prisonniers les plus démunis, c’est-à-dire ceux-là qui n’ont pas le soutien de leurs parents, ils sont parfois obliger de se prostituer pour avoir de quoi manger, s’exposant ainsi aux maladies et à la mort. Certains auraient d’ailleurs trouvé la mort par viol ou partouze, comme ce fut le cas d’un jeune homme d’une vingtaine d’années, le dénommé ‘’S’’.

Ces prisonniers sont souvent en prison depuis plusieurs années sans avoir été jugés, ils sont donc de malheureux anonymes, des parias dont la vie n’a plus aucune valeur, de simples matricules.

La prison centrale de Libreville est plutôt un camp de concentration qu’une institution de punition et de rééducation. Tenez, un ivoirien du nom de Jean Paul est décédé pour cause de paludisme, il aurait passé 3 jours d’agonie sans assistance. Le médecin de la prison centrale avait pourtant prescrit une ordonnance mais l’administration carcérale n’aurait pas bougé le petit doigt pour sauver cet homme.

L’humanité d’une société  se mesure  par la manière avec laquelle elle traite ses prisonniers. De ce fait, au Gabon, on peut dire que l’humanisme et l’humanité ne sont pas les sentiments les mieux partagés.

La prison ne peut être le lieu où l’on règle les comptes à ses adversaires ou à des gens qui ont décidé d’exprimer leur droit le plus absolu c’est-à-dire  leur liberté de s’exprimer.  Il semblerait que ce soit malheureusement ce qui arrive à l’ancien ministre Frederic Massavala Maboumba condamné à 5 ans d’emprisonnement ou encore à Pascal Oyougou.

La responsabilité des magistrats  est celle de protéger les droits, les libertés et la constitution notamment en son article premier du titre préliminaire des principes et des droits fondamentaux qui dispose que  ‘’chaque citoyen gabonais  a droit au libre développement de sa personnalité, dans le respect des Droits d’autrui et de l’ordre public. Nul ne peut être humilié, maltraité ou torturé, même lorsqu’il est en état d’arrestation ou d’emprisonnement’’.

Cette prison n’a plus de raison d’exister, du moins dans les conditions actuelles qui sont une violation flagrante de notre contrat social.

Alioune Fall.

Enquête.

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