Remaniement ministériel au Gabon : le début de l’après Ali Bongo ?

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Ce mercredi 30 janvier 2019, le premier ministre gabonais Julien Nkoghe Bekale a annoncé un remaniement ministériel. Fait surprenant, il intervient quelques semaines seulement après la formation d’un nouveau gouvernement.

Mieux, on note le départ de certains lieutenants clés et fidèles du Président Ali Bongo Ondimba, des hommes forts du sérail : d’abord ,  celui qui était, il y’a de cela quelques heures encore, ministre la défense nationale,  Etienne Massard Kabinda,  éminence grise, sécurocrate du régime dont la longévité et la fidélité aux côtés d’Ali depuis 2009  n’ont jamais été entachées.

Ensuite il y’a Christian Magnagna ‘’ le Sheriff’’,  un fidèle parmi les fidèles d’ABO ; ce nouvel ancien ministre de l’eau et de l’énergie a également été par le passé ministre du budget et des comptes publics, demeure  un élément clé du dispositif institutionnel d’Ali Bongo.

Enfin il y’a le tout puissant Ali Akbar Onanga Y’Obegue, ancien secrétaire général du gouvernement et ministre de la fonction publique, il est également conseiller spécial du Raïs de la communauté musulmane du Gabon , colonne vertébrale de la nouvelle garde (le mouvement des gabonais pour  Ali Bongo ‘’Mogabo’’), symbole de la rupture entre les vieux et les jeunes du système ‘’Bongo’’, cet enseignant de droit à l’université Omar Bongo a incarné pour Ali Bongo un véritable homme du clan.

Difficile de ne pas faire un lien entre ces limogeages et  l’éviction il y’a quelques jours  de  l’un des hommes de confiance d’Ali Bongo, l’ancien Premier ministre et ancien représentant permanent du Gabon aux Nations Unies,  Emmanuel Issoze Ngondet. Ce dernier a été relégué au simple rang de médiateur de la République.

Dès lors, l’on peut se demander  si c’est véritablement un Ali Bongo, doté de toutes ses facultés qui signe ces décrets, lesquels mettent progressivement hors-jeu ses fidèles lieutenants.

C’est à croire  qu’une guerre des clans est déclarée entre les barons de l’émergence, les ‘’Alistes’’ durs  de la première heure et les ‘’néo émergents ‘’ de l’Association des jeunes émergents volontaires ‘’AJEV’’, chapeautée par le directeur de cabinet du Président de la République, Brice Laccruche Fargeon .

Sinon comment comprendre qu’après une tentative de coup d’Etat, un ‘’sécurocrate’’, homme à poigne, soit remplacé au poste de ministre de la défense par une  dame inexpérimentée en la matière ? Ne s’agirait-il pas d’une volonté inavouée de se débarrasser de certains individus imprévisibles qui pourraient à n’importe quel moment se transformer en adversaire ?

S’agit-il d’une guerre de succession  au Président Ali Bongo lancée ou d’un simple redéploiement stratégique ?

Quoi que l’on dise, les semaines qui viennent seront vraisemblablement riches en surprises dans le paysage politique gabonais.

Abdoulaye Thiam.

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